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Performance, installation · 2018

67 rue du Professeur Ranvier

Perec proposait d’imaginer les positions exactes des choses dans l’espace, et invitait à « préparer un voyage qui vous permettra de visiter ou de parcourir tous les lieux se trouvant à 314,60km de votre domicile » (1974). Loin de l’idée d’une flânerie hasardeuse qui permettrait d’éprouver les aléas du quotidien, c’est de l’envie d’en révéler les tracés les plus précis et les plus protocolaires que nait 67 rue du Professeur Ranvier. Soit, une expérience à deux,  dont le protocole consistait à choisir sur Google Maps un point anodin, que l’une des deux protagonistes devait atteindre en se rendant à la gare la plus proche dès le lendemain, et en se laissant guider par l’autre au téléphone, avec interdiction de regarder soi-même son propre itinéraire. Il est alors question d’explorer la dualité du tissu quotidien (« en ligne/hors ligne »). Ici, quoi de plus insignifiant que l’image de cette rue visiblement en travaux, mais devenant par sa merveilleuse banalité l’objet d’une quête ?

 

« Voir en vrai quelque chose qui fut longtemps une image dans un vieux dictionnaire (..…) Ou bien, (..…) voir, très loin de son lieu supposé d’origine, un objet parfaitement (..…) commun, tel un cintre marqué “Hôtel Saint-Vincent, Commercy” dans un bed and breakfast d’Inverness ».

Ce « familier retrouvé » semble parfaitement faire écho à ces tentatives de sonde du quotidien numériquement médié ; la situation, désormais banale et appropriée, de pouvoir se localiser avec la plus grande précision, redevenant, le temps d’une expérience, l’objet de nos curiosités.

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